Les épicéas scolytés

Présentation du scolyte

Comme vous le savez, la situation est très délicate dans les peuplements d’épicéas.

scolyte épicéa

 

En effet, un phénomène de pullulation de l’Ips typographe ou scolyte (bostryche) touche cette essence et entraîne finalement la mort de l’arbre.

Impact du scolyte

Actuellement, le DNF estime le volume de bois atteints à 400.000 m³ pour toute la forêt wallonne.
La France, l’Allemagne, la Suisse, notamment, sont aussi touchées. Les bois résineux arrivent donc en masse sur les marchés.
En Belgique, la vidange sanitaire des bois scolytés est une obligation gérée par l’AFSCA (A.R. 19/11/1987 art.60-63).

Développement du scolyte

En temps normal, cet insecte s’observe de manière sporadique, sur des arbres affaiblis.

Lors de bouleversements climatiques (tempêtes, sécheresses), il peut proliférer et s’attaquer à des arbres sains.

La longue période de chaleur que nous connaissons depuis 2017, suivie par les tempêtes de cet hiver, ont créé un terrain favorable à une pullulation exceptionnelle.

Après une première dispersion hâtive (première génération de scolytes vers mi-avril), la longue période de chaleur a permis le développement de trois générations d’insectes en lieu et place des deux générations habituelles.

La pénétration des insectes dans le bois et le développement des larves détruit irrémédiablement le système vasculaire de l’arbre.

Actions contre le scolyte

Le repérage des arbres et leur martelage est l’action la plus urgente.



Pour repérer les arbres scolytés, il faut rechercher les trous d’entrées : des petits trous de 3 à 5 mm de diamètre présentant de la sciure indiquent la ponte des adultes.

On peut également observer de la sciure sur leur écorce ou à leur pied.

À un stade plus avancé, on peut repérer d’autres indices : décollement de l’écorce, jaunissement des houppiers, trous de sortie (absence de sciure) des insectes arrivés à maturité.

L’ips s’accompagne de champignons qui provoquent le bleuissement de la partie périphérique du bois.

Ce bleuissement n’a pas de conséquence sur le comportement mécanique du bois, dont l’usage structurel reste tout à fait envisageable.

Il est à noter que le champignon ne se développe plus lorsque l’humidité du bois descend en dessous de son point de saturation.

Néanmoins, le bois se retrouve dévalorisé pour des raisons esthétiques et les produits de sciage qui en découlent se vendent fatalement moins cher.

Ces sciages considérés comme ‘de qualité secondaire’ risquent d’être présents en grosse quantité sur les marchés pendant un temps incertain.

En plus de constituer une obligation sanitaire, la sortie rapide des bois scolytés revêt donc un intérêt économique.

Le bleuissement intervient de manière systématique après l’attaque, en quelques semaines à peine, même si la cime est verte et l’écorce adhérente. (cf.note http://www.srfb.be/sites/default/files/SB5_1992_Qualite_bois_Ips.pdf).

En corollaire du bleuissement, des phénomènes d’échauffures peuvent également intervenir, avec des conséquences nettement plus dommageables pour la valorisation du bois.

L’échauffure est en effet proscrite de la plupart des normes de classement pour les usages en construction et en emballage-palette.
Le phénomène est causé par d’autres types de champignons, mais il n’est dans un premier temps pas systématique.

Conséquence directe sur les marchés : une diminution du prix des bois sur pied en épicéa aux ventes publiques de l’ordre de 20 à 25 % pour les bois sains à maturité et de 70 à 80 % pour les bois scolytés.

La priorité actuelle est à la vente et à l’exploitation des bois scolytés alors que l’exploitation des bois sains déjà vendus devrait faire l’objet d’un accord de report.

Les ventes anticipées en gré à gré s’organisent en forêts soumises pour les bois scolytés.

Beaucoup de lots de bois restent néanmoins invendus, les prix de retrait en vente publique restant supérieurs à ce que les acheteurs sont prêts à payer.

(d’après le Baromètre économique de l’Office économique wallon du bois)

Voir aussi :
http://owsf.environnement.wallonie.be/servlet/Repository/owsf—le-typographe-et-sa- gestion%20(2).pdf

Outre l’obligation légale d’évacuer les épicéas scolytés, il est important de noter que chaque arbre contaminé est susceptible de produire une génération de milliers d’individus qui s’attaqueront aux arbres voisins ou plus éloignés.

RECOMMANDATIONS AUX PROPRIÉTAIRES FORESTIERS PRIVES CONCERNÉS PAR DES ÉPICÉAS SCOLYTÉS SUR LEURS PARCELLES

1. Il est indispensable d’identifier rapidement les épicéas attaqués par les scolytes, à savoir ceux qui présentent un ou plusieurs des symptômes suivants:
• Trous de perforation sur l’écorce avec expulsion de sciure et éventuellement écoulement de résine
• Jaunissement / roussissement des aiguilles, ou perte brutale des aiguilles
• Décollement ou perte de fragments d’écorces

2. Les arbres présentant au moins un de ces symptômes doivent être évacués avant le 31 mars 2019.

3. Les épicéas morts avant le printemps 2018 et ayant perdu toute leur écorce ne sont plus considérés comme contaminants. Leur évacuation n’est donc pas prioritaire.

4. Dans les parcelles concernées, toute coupe portant à la fois sur des arbres scolytés et des arbres sains doit être mûrement réfléchie.
Il faut savoir que les arbres touchés perdent une part significative de leur valeur commerciale.

Vu l’ampleur du phénomène, une vigilance particulière devra être consacrée aux foyers de scolytés au printemps 2019 pour mieux contrôler l’apparition éventuelle de nouveaux cas.
Cette recommandation reste de mise même après l’évacuation des bois scolytés cet hiver.

in http://www.oewb.be/sites/default/files/contribute/communique_scolytes_foret_privee_vf_8oct2018_1.pdf

Face à ces circonstances particulièrement interpellantes et conformément à son objet, le Groupement de Gestion met en action ses relations privilégiées avec le secteur concerné afin de remédier au mieux à la situation précise de nos coopérateurs.

Nous sommes ainsi à la disposition des propriétaires pour les aider à prendre les décisions utiles et indispensables en la matière.

 

Le Groupement de Gestion